psy O tahiti
 
 
Différences essentielles entre les thérapies
 
   

En 1986 l'on répertoriait aux États-Unis 450 psychothérapies différentes, c'est dire s'il est impossible de toutes les présenter.

L'on peut dégager deux courants dans les thérapies : le courant cognitif - comportementaliste et le courant psychanalytique.

Les thérapies cognitives et comportementales.

Les sciences cognitives se constituent dans les années 1950 - 1960 en même temps que les recherches sur l'ordinateur et l'intelligence artificielle se poursuivent.
Elles conçoivent l'esprit humain comme un dispositif de traitement de l'information : la pensée est considérée comme du calcul et l'intelligence comme un ordinateur et cela jusqu'aux années 1960 - 1970.  
A partir des années 1980 le modèle ordinateur de l'esprit s'essouffle, une seconde vague cognitive prend le relais : celle des neurosciences, s'appuyant sur le développement de l'imagerie cérébrale.

Les thérapies comportementales s'appuient sur ces études, éliminant toute intériorisation dans la recherche de la guérison des symptômes.
Il s'agit de modifier un comportement qui se répète. Le comportement ayant été appris de façon défectueuse, on lui substitue un nouvel apprentissage mieux adapté.
Des expériences correctrices sont associées au processus de pensée.
Le thérapeute sert de modèle et de guide, un processus d'imitation entre en jeu.

Les thérapies analytiques.

Elles posent comme principe que l'homme ne se réduit pas à ses actes et symptômes, qu'il est agi par un inconscient, lieu de refoulement, de traumatismes, de pensées insupportables à la personne au moment où l'événement s'est produit.
Le patient va raconter à l'analyste, en associant librement ses pensées, ses rêves, ses mots et lapsus, ses actes manqués : ceux qui paraissent être le contraire de ce qu'il semblait vouloir. Cette parole libre va lui permettre d'entendre le sens caché derrière ses actes et ses paroles, lui permettant d'opérer un dévoilement de ce qui lui demeurait obscur et incompréhensible.
L'écoute de l'analyste est la plus neutre possible, le patient ne le voit pas lorsqu'il est sur le divan, afin qu'il puisse projeter sur lui à travers ses représentations d'autres personnes ; l'analyste sera à tour de rôle bon ou mauvais pour l'analysé, son père, un frère,... toute personne auquel au fil de sa cure il s'adressera pour régler quelque chose d'ancien et s'en défaire.

Le travail analytique peut être long lorsqu'il s'agit d'une cure, il peut être bref lorsqu'une personne a juste besoin de décortiquer une situation précise, de sortir d'une répétition, de se débarrasser d'un symptôme.

Le travail analytique ne néglige pas les connaissances actuelles en matières biologique et neuronale, le travail, au-travers de la compréhension par la parole, s'accompagne aussi de nouveaux comportements, de nouvelles façons d'agir, au fur et à mesure que la personne dégage un savoir sur elle-même.
C'est comme un oignon dont elle enlèverait peu à peu les couches et cela de façon définitive, car lorsqu'un processus de pensée ou de comportement est compris après en avoir retrouvé l'origine et les liens, ceux-ci se défont tout seuls.
De mon point de vue, dans les thérapies comportementales, il s'agit de se rééduquer tandis que dans la démarche analytique il s'agit de se découvrir et de se libérer en trouvant ce que l'on veut pour soi.

Les deux démarches sont donc très différentes et c'est à chacun de choisir selon ce qui semble le mieux lui convenir.